Lettre à Monsieur Mesmer, et autres pièces concernant la maladie de la Dlle Berlancourt de Beauvais / [Fournier-Michel].

  • Fournier, Michel
Date:
1781
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Credit: Lettre à Monsieur Mesmer, et autres pièces concernant la maladie de la Dlle Berlancourt de Beauvais / [Fournier-Michel]. Source: Wellcome Collection.

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    La paralyfie gagna bientôt la jambe gauche. Dans le prin¬ cipe elle Te manifefloit par accès , mais dans la fuite toute aèlion ceffa. Succeflivement elle affeêta les deux bras, tantôt l’un, tantôt l’autre; mais parodiant fe fixer plus habituellement fur le bra£ gauche. Elle l’a réduit plufieurs fois à ne pouvoir fe remuer fans le fecours de la main droite : cet état fâcheux étoit même devenu prefque habituel. Ce qui fe palfoit pour les bras avoit également lieu pour les yeux. La lumière les affeéloit douloureufenient. Ils per-* doient alternativement la faculté de voir; mais Fceil gauche paroiffoit plus fufceptible de cet accident que le droit. Pen¬ dant tout le mois de Décembre 1779, il étoit frappé de cécité abfolue. La malade fe rendit à Paris en Janvier 1780. Elle y fit des remedes réputés analogues à ce genre de maladie pen¬ dant deux mois; après quoi elle fe détermina à n’en plus faire. La faculté de voir étoit revenue, mais n’étoit point nette ; & la douleur occafionnée par la lumière fubfifloit. La ma¬ lade étoit forcée à rompre les rayons du jour en portant un voile. Tel étoit l’état de la D1Ie. Berlancourt au mois de Juin 1780. Tourmentée de douleurs affreufes dans la tête, qui pa- roiffoient être la fource de fes autres maux, elle perdoit fes membres les uns après les autres. La marche confiante de la maladie indiquoit allez qu’elle devoit s’attendre à les perdre tous de la même maniéré. Nuis fecours connus n’avoient été négligés ; mais leur inutilité prouvée doit faire ranger leur adminiftration au rang des fouffrances qui n’ont ceffé d’ac¬ cabler pendant cinq ans la D1Ie* Berlancourt.