Eléments de chirurgie clinique : comprenant le diagnostic chirurgical les opérations en général, les méthodes opératoires l'hygiéne, le traitement des blessés et des opérés / par J.C. Félix Guyon.

  • Guyon, Jean Casimir Félix, 1831-1920.
Date:
1873
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Credit: Eléments de chirurgie clinique : comprenant le diagnostic chirurgical les opérations en général, les méthodes opératoires l'hygiéne, le traitement des blessés et des opérés / par J.C. Félix Guyon. Source: Wellcome Collection.

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    exacte du mot chirurgien. D'une part, il n'est pas douteux que, du temps môme d'Hippocratc, et surtout à Guide, il n'y ait eu des médecins se consacrant à la pratique des affections chirurgicales proprement dites, c'est-à-dire, comptant l'in- tervention manuelle comme moyen thérapeutique principal. Il y avait déjà des spécialistes se consacrant à l'étude des maladies des yeux, des praticiens non titrés analogues aux rebouteurs ou aux barbiers, comme on les retrouve à toutes les époques. Mais les œuvres d'IIippocrate nous prouvent que les écoles de médecine ne distinguaient pas l'art médical de l'art chirurgical. A Alexandrie, il y avait aussi des spécialistes, des professeurs qui se sont occupés des maladies des yeux, des maladies des femmes, des lésions traumaliques des os, fractures et luxations; mais Hérophile, l'anatomiste, et Érasislrale, fondateurs de deux écoles médicales célèbres, ont exercé la chirurgie avec un succès dont la tradition nous a élé léguée. De la division de la médecine en trois parties, admise à Alexandrie, reproduite par Gelse, on peut conclure seulement que la chirurgie était assez développée pour que des praticiens se consacrassent à cette partie de la médecine « quœ manu curât », comme dit Celse; mais on n'est pas autorisé à penser que la chirurgie formât un enseignement particulier distinct de la médecine, de môme que de l'existence de spécialistes pour les maladies des yeux, on ne peut conclure que les chirurgiens aient négligé cette partie de l'art. Celse clôt une première période, plus distincte en chirurgie qu'en médecine, et qui se termine aux premiers temps de l'ère chrétienne, nous la considérons volontiers comme la période grecque, commençant à Esculape, constituée par Hippocrale, portée à sa splendeur par l'école d'Alexandrie, vulgarisée à Rome par Celse. Dans celte période, la chirurgie, grossièrement empirique au début, a élé sou- mise à l'observation raisonnée par Hippocrate, et sous l'influence des éludes ana- tomiques, du souffle scientifique qui animait l'école d'Alexandrie à une époque d'encyclopédie, elle a atteint un degré de certitude qu'elle ne dépassa pas ou même ne conserva pas pendant plusieurs siècles. § V. — État tic la cMrurgîc depuis le règne «l'Auguste jusqu'à celui de Marc-Aurcle, de Celse à Galien. Pendant cette période de cent cinquante ans qui sépare Celse de Galion, la chi- rurgie paraît avoir accompli de grands progrès, dont nous ne pouvons apprécier l'importance que par les citations des compilateurs et des encyclopédistes, Galien, Aétius, Oribase et Paul d'Égine ; mais, à en juger par les citations et même par les copies de ces divers auteurs, le nombre de chirurgiens célèbres, pendant cette période, a élé considérable; il est souvent difficile, par l'absence de leurs œuvres originales, de désigner l'école à laquelle ils se sont inspirés, souvent même la date précise de leur existence; mais, pour la plupart, il semble que si leur réputation a été acquise à Piome ou dans les colonies de l'empire romain, beaucoup d'entre eux se sont formés par les enseignements d'Alexandrie; ayant eux-mêmes étudié dans celte ville, ils sont les continuateurs de la science grecque. Ils ont été classés dans les diverses sectes de l'école d'Alexandrie ou dans celles qui florissaient à Rome; mais, s'ils méritent les dénominations de mélhodistes, pneumatistes, épisynthé- tiques ou éclectiques, par cette partie de leur doctrine qui est purement médicale, physiologique, ou même philosophique, ce qui domine dans leurs découvertes,