Nouveau procédé opératoire pour supprimer les fistules recto-vaginales chez les femmes dont le périnée est intact : (abaissement et fixation anale du segment de rectum supérieur à la fistule, après résection du segment rectal sous-jacent) / par Paul Segond.

  • Segond, Paul Ferdinand, 1851-1912.
Date:
[1895]
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Credit: Nouveau procédé opératoire pour supprimer les fistules recto-vaginales chez les femmes dont le périnée est intact : (abaissement et fixation anale du segment de rectum supérieur à la fistule, après résection du segment rectal sous-jacent) / par Paul Segond. Source: Wellcome Collection.

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    maladie étlit de passage à Blois, et le 30 avril, elle a l'ait demander mon ami le D* Ferrand qui a bien voulu me donner la note dont voici le résumé : « La malade a une température élevée (39°), le faciès grippé, des frissons et des vomissements répétés. L’abdomen est uniformément distendu et très douloureux. Bref, le diagnostic de péritonite me paraît évident et la patiente me refusant, avec le droit de la toucher, la pos- sibilité d’un diagnostic précis, je me borne à une médication sympto- matique (collodion sur l’abdomen et potion de Rivière). Le lendemain et le surlendemain, l’état s’aggravant de plus en plus, le mari se décide aux aveux, et, par le toucher vaginal, je découvre enfin le corps du délit. Ses quinze ans de réclusion lui ont laissé tous ses caractères de corps lisse et arrondi. Il est solidement encastré dans le cul-de-sac postérieur et dans la brèche qu’il a faite à la cloison recto-vaginale. Je fais aussitôt comprendre la nécessité d’une extraction et j’y procède le 3 mai, avec l’assistance de mon ami le Dr Hahusseau, de Mer. L’extraction est faite sous le chloroforme, après asepsie très soignée de la vulve, du vagin et du rectum. La mobilisation du pot ne devient possible qu’après l’ablation d’un gros bourgeon charnu qui a pénétré dans son intérieur, puis l’opération se termine sans autre incident. La perforation recto- vaginale se montre alors avec tous ses caractères : elle siège très haut, elle occupe toute la largeur du fond du cul-de-sac vaginal et ses dimen- sions, comme l’état des parties qui l’entourent me défendent toute ten- tative actuelle de réparation. Dès le lendemain, les accidents dispa- raissent et peu de jours après, la malade reprend son activité. Je la revois le 23 juin et, pour tâcher de modérer un peu le passage des matièi’es fécales par le vagin, je conseille l’usage d’un pessaire de Gariel. Les résultats de cette obturation artificielle sont d’abord assez satisfaisants, mais bientôt, la patiente reconnaît d’elle-même la nécessité d’une occlusion définitive et, sur mon conseil, elle se rend à Paris le 25 janvier 1895, pour entrer dans le service de mon ami M. Paul Segond qui l’opère, en ma présence, le 31 janvier. » Avant de décrire l’artifice que j’ai employé pour obtenir la dis- parition de l’infirmité qui m’était ainsi confiée, je tiens à préciser les conditions dans lesquelles se trouvait la brèche recto-vaginale : très haut située dans le fond du cul-de-sac postérieur, dont elle occupait toute la largeur, elle se présentait là, comme une vaste fente transversale, à bords calleux et indurés, donnant très libre accès du rectum au vagin et vice versa. Son bord supérieur était constitué par le col utérin lui-même dont la lèvre postérieure indurée et ulcérée se trouvait comme fusionnée avec la muqueuse rectale ; son bord inférieur affectait la forme d’un gros bourrelet transversal et ses extrémités donnaient au doigt la sensation de tractus cicatriciels entrecroisés. Le cathétérisme utérin ne révélait pas de rétrécissement cervical, et la lèvre antérieure du col était à peu près saine. Mais,dans le cul-de-sac vaginal antérieur, on voyait