Nouveau procédé opératoire pour supprimer les fistules recto-vaginales chez les femmes dont le périnée est intact : (abaissement et fixation anale du segment de rectum supérieur à la fistule, après résection du segment rectal sous-jacent) / par Paul Segond.

  • Segond, Paul Ferdinand, 1851-1912.
Date:
[1895]
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Credit: Nouveau procédé opératoire pour supprimer les fistules recto-vaginales chez les femmes dont le périnée est intact : (abaissement et fixation anale du segment de rectum supérieur à la fistule, après résection du segment rectal sous-jacent) / par Paul Segond. Source: Wellcome Collection.

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    l’ai souligné moi-même1, à propos d’une communication de Rou- tier 2. Dans toute colpopérinéorrhaphie, la mobilisation large et l’abaissement du rectum isolent les surfaces cruentées, permettent d’éviter les sutures isolées de l’intestin et donnent, en définitive, la meilleure garantie de succès. Or, je le répète, je ne poursuivais pas autre chose que l’application, en très grand, de cette même manœuvre. Mon but était donc au moins rationnel. Restait à savoir si le rectum se laisserait abaisser du haut de la fistule jusqu’à l’anus, ce dont mes assistants semblaient un peu douter. Mais j’avais, pour les convaincre et me donner confiance à moi-même, les deux données positives que voici : la première, c’est que, dans les extirpations de l’extrémité inférieure du rectum pour affections organiques (rétrécissements ou cancers), il est possible d’aller prendre ce qui reste du rectum, de le dégainer, sans ouvrir le péritoine, et de l’abaisser jusqu’à la peau , alors même que la section rectale porte à une bonne longueur d’index au-dessus de l’anus. Le deuxième point dont ma pratique anté- rieure me donnait aussi la parfaite assurance, c’est qu’à la faveur d’une dilatation de l’anus, exécutée largement et sans brusquerie, on peut faire une extirpation rectale intra-sphinctérienne, suturer à la peau la tranche rectale abaissée et voir ensuite le sphincter récupérer l’intégrité de ses fonctions. Toute objection capitale étant ainsi levée, j’ai décidé l'intervention et voici comment j’ai procédé : La malade étant en position dorso-sacrée, j’ai fait avec les doigts une dilatation lente, cadencée et très complète du sphincter; puis, après avoir incisé circulairement la muqueuse rectale à 2 ou 3 mil- limètres au-dessus de sa jonction avec la peau, je me suis mis en devoir de libérer le segment de rectum à réséquer. J’insiste sur la nécessité d’inciser la muqueuse anale un peu au-dessus de sa jonction avec la peau, parce que, si la section porte plus bas, la cicatrice ultérieure ne se cache pas assez bien dans la dépression anale, la muqueuse tend à prohiber en tout ou en partie, et les opérés en sont incommodés. Quant à la libération du segment rectal, elle s’est effectuée sans difficulté. Une fois la muqueuse anale séparée du sphincter par dissection, et la zone sphinctérienne dépassée, j’ai saisi toute l’épaisseur de la paroi rectale et procédant avec les doigts, sans le secours d’aucun instrument tranchant, j’ai dédoublé la cloison recto-vaginale, dans toute sa hauteur, jusqu’à la fistule. Arrivé là, j’ai pris un instant le bistouri pour trancher le trajet de la fistule et séparer son orifice 1 Paul Second, Bull, cl Mém. de la Soc. de chii\, 1891, l. XX, p. 221. * Routier, Bull, et Mém. de la Soc. de chir., 1894, t. XX, p. 200.