Les pansements et la mortalité : épidémie et contagion, ferments et microbes : leçons d'ouverture du cours de clinique chirurgicale Hôpital Necker (novembre 1884) / par Léon le Fort.

  • Le Fort, Léon Clément, 1829-1893.
Date:
1885
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Credit: Les pansements et la mortalité : épidémie et contagion, ferments et microbes : leçons d'ouverture du cours de clinique chirurgicale Hôpital Necker (novembre 1884) / par Léon le Fort. Source: Wellcome Collection.

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    « Dans une plaie exposée, pansée à la manière ordinaire, c’est-à-dire par le pansement à l’eau ouïes fomentations, l’obser- vation nous montre que le sang se putréfie, comme s’il était exposé à l'air à la même température, dans un vase de verre ou autre substance inerte. Ce fait explique toutes les fâcheuses con- séquences qui en dérivent. Les produits de la putréfaction sont des substances irritantes et toxiques; et, quoique parfaitement inoffensifs quand ils sont appliqués sur un ulcère couvert de granulations, qui lui constituent une couche protectrice privée de sensibilité, toute disposée à suppurer et non à absorber, ils (ces produits) agissent différemment sur une plaie récente, la- quelle ressent violemment le contact du poison et par imbibition le fait pénétrer dans la circulation. Le résultat inévitable est l’inflammation locale et les troubles fébriles. Pendant ce temps, les portions de tissu qui ont été tuées par la violence de la bles- sure, au lieu de conserver leur caractère inoffensif primordial et de servir d’aliment aux tissus voisins vivants, deviennent de plus en plus irritants par les progrès de leur putréfaction, et elles irritent non seulement les parties voisines affaiblies et re- tardent leur guérison, mais elles produisent sur elles un effet caustique et étendent la mortification bien au delà de ses limites primitives. La persistance de cette stimulation anormale donne, à la longue, naissance à de la suppuration qui affaiblit le ma- lade en proportion de sa quantité et dans quelques cas le fait mourir de fièvre hectique et quelquefois de pyémie. » (System ol' Surgery, t. Y, p. 617.) Yoilà la doctrine et la vraie doctrine, telle que l’a formulée Lister, et non cette espèce de légende qu’ont créée des élèves et des chirurgiens qui ne paraissent connaître les publications de Lister que par ouï-dire; qui s’imaginent que Lister a visé par l'acide phénique le germe contage spécial à l’infection puru- lente, à la fièvre puerpérale, germe voyageant dans l’air. Lister n’a eu en vue que les germes organiques suspendus dans l'atmos- phère, qui pour Pasteur sont les agents de la fermentation et de la putréfaction. En contact avec une plaie ils putréfient les li- quides qui la baignent, sang, sérum ou lymphe plastique; ces produits putréfiés deviennent toxiques, deviennent des poisons. Sur une plaie récente ces poisons sont absorbés ; vont-ils donner lieu à l’infection purulente? Pas du tout. Lister n’a rien dit de