Traité des maladies à urines albumineuses et sucrées : ou, De l'albuminurie et du diabète sucré dans leurs rapports avec les maladies / par le docteur J. Abeille.

  • Abeille, Jonas, 1809-
Date:
1863
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Credit: Traité des maladies à urines albumineuses et sucrées : ou, De l'albuminurie et du diabète sucré dans leurs rapports avec les maladies / par le docteur J. Abeille. Source: Wellcome Collection.

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    chardat, recourir, en ce cas, aux emplâtres de poix de Bourgogne saupoudrés de tartre stibié pour obtenir une pustulation. Le moditicateur général le plus puissant, le plus énergique, sur lequel on peut le plus sûrement compter, c'est l'hydrothérapie. Il n'y a pas encore bien longtemps que cette médication a été mise à contribution dans le diabète sucré. Si notre mémoire ne faillit pas, c'est Brachet, de Lyon, qui a, le premier, fait l'application de l'hy- drothérapie, en avril 1850. Ce professeur avait dans ses salles une jeune fille lymphatique, glycosurique depuis longtemps, et arrivée déjà à un certain degré d'épuisement. Il la soumit d'abord au trai- tement de M. Mialhe, qui, pendant quinze jours, ne produisit aucun effet. Il arriva alors à la méthode de M. Bouchardat dans toute son extension. Un mois environ de ce traitement amena une certaine diminution dans les urines, mais sans diminution dans la quantité du sucre qui était dosé tous les jours. Les résultats étaient donc négatifs. C'est alors que Brachet conçut Fidée de soumettre la ma- lade à l'hydrothérapie, tout en suivant le régime de M. Bouchardat. C'est le 26 mai 1850 qu'on en commença l'emploi. La malade était enveloppée dans un drap de ht mouillé., puis emmaillottée avec des couvertures de laine, de façon que la tête seule était exposée à l'air. Quand la sudation commençait, on lui administrait quelques gor- gées d'eau glacée; après trois à quatre heures de sudation, on la plongeait dans un bain froid pendant deux à trois minutes, puis on la frictionnait avec de la flanelle sèche pendant une dizaine de mi- nutes. Sous l'influence de ce nouveau moyen, la soif diminua rapidement; les urines diminuèrent à leur tour, et le sucre dispa- raissait graduellement; si bien qu'en un mois de temps il n'y eut plus de sucre dans les urines. Cette malade resta à l'hôpital jusqu'au 25 juillet. Se sentant les forces et l'embonpoint revenir, et n'ayant, du reste, plus aucun signe de sa maladie, elle voulut retourner à son village. Mais le cas était trop intéressant, et Brachet voulait sa- voir ce que deviendrait cette malade, sachant que la glycosurie, disparue pendant un temps, récidive avec la plus grande facilité. Fin septembre suivant, il revit la malade et put constater que son urine ne contenait pas un atome de sucre, bien que cette jeune fille eût repris dans son village son genre de vie ordinaire, c'est-à-dire qu'elle eût largement usé des féculents. Elle avait récupéré tout son embonpoint primitif et sa fraîcheur. La soif exagérée n'avait