Thèse pour le doctorat en médecine : présentée et soutenue le 3 février 1840, / par Édouard-Adolphe Windrif, de Cassel ... Essai sur l'influence des moyens religieux en médecine. ... [etc].

  • Windrif, Édouard-Adolphe.
Date:
1840
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Thèse pour le doctorat en médecine : présentée et soutenue le 3 février 1840, / par Édouard-Adolphe Windrif, de Cassel ... Essai sur l'influence des moyens religieux en médecine. ... [etc]. Source: Wellcome Collection.

    38/64 (page 34)
    Mais, avant d’aller plus loin, je crois devoir dire un mot des circon¬ stances de cette administration ; cette courte digression pourra d’ail¬ leurs me servir pour la discussion. Dans les hôpitaux de Paris, ces soins sont entièrement abandonnés * aux aumôniers et aux sœurs; les médecins et les élèves ne peuvent guère en observer ni en suivre l’action. Pourtant, j’ai plusieurs fois pu me convaincre que les malades sont, sous ce rapport, traités et dis¬ posés avec des précautions qui assurent le succès. Dans la pratique civile de la plupart des provinces de France , en Belgique, en Italie , le médecin doit avertir la famille aussitôt que la maladie lui paraît pouvoir devenir mortelle : il doit envisager non-seulement le danger existant, mais encore le danger possible. Ce pronostic est suffisant pour faire réclamer le ministère d’un prêtre. Mais il faut prévenir le malade, et ici se présente tout d’abord l’ob¬ jection la plus grave, la plus sérieuse qu’on puisse me faire. Les se¬ cours religieux, dit-on, ne s’administrent qu’à des malades en danger de mort : N’y a-t-il pas de la cruauté à proposer de pareils secours ? n’est-ce pas dessiller les yeux d’un malade qui souvent se fait illusion sur sa position ? n’est ce pas lui enlever le peu de forces morales qui lui restent, et dont il a tant besoin pour supporter sa maladie? n’est-ce pas l’achever que de lui présenter la mort, la mort au jeune homme brillant d’avenir, la mort à la mère qui craint tant d’abandonner ses enfants , la mort à l’avare qui pleure son trésor et n’en jouira pas, la mort au vieillard qui tient à la vie plus que tout autre, sans doute parce qu’il en connaît mieux le prix? La crainte de la mort, si natu¬ relle à l’homme, et dont le philosophe lui-même ne saurait se défendre, la religion seule, dit Montfaleon, peut l’affaiblir et la vaincre. Or, elle est vaincue chez l’homme dont j’ai, d’après Hilscher, tracé le caractère moral. Pour lui, l’existence d’une autre vie est une source féconde d’idées consolantes, à laquelle il aime à puiser son courage ; il ne quitte ce monde que pour rentrer dans un autre plus digne de ses vertus. Ce caractère est celui de la grande majorité des habitants de la campagne, et il n’est pas rare dans les villes, où mille causes affaiblissent incessam-