Étude sur l'histoire des fièvres éruptives avant le XVIIe siècle.

  • Levillain, Emile Louis, 1854-
Date:
1884
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Credit: Étude sur l'histoire des fièvres éruptives avant le XVIIe siècle. Source: Wellcome Collection.

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    Le traitement était à peu près celui de Rhazès com- plété par quelques pratiques populaires. Ainsi au moment de l'éruption de la fièvre morbilleuse, on enve- loppait les malades dans une pièce de drap rouge. « Le vulgaire, disait Joubert (1), s'abuse en l'exécu- tion de cette ordonnance, car il ceint le malade d'écar- late, ou d'autre drap rouge, puis le couvre; de sorte que le malade ne voit pas le rouge; or il ne faut que le lit principalement en soit entouré, et que le malade ne wye rien que rouge pour même faire sortir la rougeole; qui est l'intention et fin de notre ordonnance. Comme au contraire on défend le regard du rouge à ceux qui saignent démesurément. » Les discussions thérapeutiques portaient surtout sur les moyens de favoriser l'éruption : les uns employaient les sudorifiques intus et extra. Forest donnait une décoc- tion de figues dans la bière. D'autres voulaient qu'on appliquât une médication plus énergique et qu'on s'ef- forçât dès le début de combattre la fièvre; ils faisaient des saignées copieuses, répétées. J'ai en ce moment, 1562, une grande discussion avec Erick pour savoir s'il faut saigner dans la variole et la rougeole lorsque l'éruption apparaît, ce que la plupart des médecins ne font pas; je donnais cette raison qu'a- vait déjà donnée Benedictus Faventinus mon maître : qu'il existe une grande pléthore et que l'on peut appli- quer ici ce que l'on a dit à propos de la peste. Je disais en outre que si celte grande pléthore n'est pas mani- feste, la saignée n'a pas sa raison d'être, et quoique au début la saignée soit indiquée, si l'âge, les forces et le (1) Annotations à Guy de Chauliac, Tournon, Cl. Michel, p. 1611, p. 247.