Pathogénie du pouls lent permanent : étude spéciale du faisceau de His : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier le 20 mars 1908 / par Jules Guichard.

  • Guichard, Jules, 1881-
Date:
1908
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Credit: Pathogénie du pouls lent permanent : étude spéciale du faisceau de His : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier le 20 mars 1908 / par Jules Guichard. Source: Wellcome Collection.

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    Au bout de 48 heures de régime lacté et digitale, l’arythmie a disparu, et le cœur se contracte très régulièrement, avec une lenteur singulière (30) que je rattache à l’action de la digitale. Pourtant, le malade n’éprouve pas l’amélioration habituelle- ment observée en pareil cas : l’orthopnée est toujours extrê- me, et le décubitus, dans le lit, impossible. L’état vertigineux, loin de diminuer, s’est accentué ; L... ne peut faire un mouve- ment sans avoir des étourdissements accompagnés’ d’éblouis- sements et de bourdonnements d’oreilles. Ces phénomènes sont si prononcés, qu’à plusieurs reprises surviennent des menaces de syncope. La digitale est suspendue. Sous l’influence de la caféine, une amélioration se produit, mais les pulsations à la radiale continuent a être remarquablement lentes. Cette particularité me paraissant insolite, j’étudie avec grand soin le pouls du malade, il est plein, dur et donne au sphygmographe une ligne d’ascension verticale très accusée : la descente se fait assez brusquement d’abord, puis très lentement, sans ondulation directe intermédiaire. Ces caractères indiquent une forte con- traction ventriculaire et une tension sanguine assez soutenue, mais n’expliquent pas la lenteur inusitée des battements du cœur. Pendant trois semaines, mêmes symptômes, et malgré tous les stimulants, le chiffre des pulsations ne dépasse pas 38, le plus souvent il est à 32. Le cœur, pendant toute cette pé- riode, garde, à peu de chose près, les mêmes dimensions : il se contracte bien, mais les cavités droites sont évidemment dilatées, car les veines jugulaires sont constamment turges- centes et animées de battements qui simulent le pouls vei- neux. Mais il ne s’agit pas d’une insuffisance tricuspidienne, car les soulèvements de la pointe ne sont pas isochrones avec la contraction ventriculaire. Le premier précède la systole auriculaire, le second coïncide avec cette systole.