Journal abrégé de ce qui s'est passé en la ville de Marseille : depuis qu'elle est affligée de la contagion, tiré du mémorial de la chambre du conseil de l'Hôtel-de-Ville tenu par le sieur Pichatty de Croissainte.

Marseille (France)

Date:: [An II [1794]

Credit: Journal abrégé de ce qui s'est passé en la ville de Marseille : depuis qu'elle est affligée de la contagion, tiré du mémorial de la chambre du conseil de l'Hôtel-de-Ville tenu par le sieur Pichatty de Croissainte. Source: Wellcome Collection.

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$arec la bouche , par où la peste peut se communiquer à la viande , » mais de se servir de soufflets, à peine de la vie. Une autre , pour défendre aux boulangers de convertir en biscuit la farine que la ville leur donne pour en faire du pain pour les pau- vres , ni de faire aucun pain blanc , afin de leur ôter l’occasion de défleurer la farine destinée à ce pain. Et une autre , pour défendre à toutes personnes de détourner les eaux publiques pour les arrosages de la campagne , pour que les fon- taines ne tarissent pas , et que l’eau coule plus abondamment par tou- tes les mes de la ville , et en emporte les ordures. Ce jour et les sultans, ce ne sont pas Uc points üiÆUwités., de mettre à exécution tout ce qui a été délibéré le jour précédent ; il faut des tomberaux 3 des chevaux, des harnois, il faut en aller cher- cher à la campagne , et personne n’en veut donner pour servir à por- ter des pestiférés ; il faut des gens pour les atieller et pour les con- duire , et chacun abhorre de prêter ses œuvres à un service si dange- reux 5 il faut des corbeaux pour aller prendre les cadavres dans les maisons , et quelque excessif paiement que l’on offre , les plus misé- rables fuyent un métier si périlleux , et font des efforts terribles pour l’éviter 5 il faut des paysans pour ouvrir des fosses, et nul ne veut venir y travailler / par la crainte et l’horreur dont il est saisi. MM. les échevins sont obligés de se donner des mouvemens extrêmes pour avoir les uns par adresse , et les autres par la force et par la rigueur* Mettre en état , aussi promptement qu’il le faut , un hôpital de peste , et le pourvoir de tout ce qui est nécessaire , qui est presque infini , n'est pas certainement un embarras moins rempli de difficultés et de peines. Cet hôpital des convalescens , dont on a délibéré de se servir, ne se trouve point assez grand 5 il ^ufc l’agrandir par la jonc- tion du .Tas de la ville , qui est presque attenant ; mille choses s’y trouvent à faire , et on ne peut cependant disposer de qui que ce soit. M. Moustier est obligé d’y aller, et d’y rester lui-même5 et fai- sant travailler, tant la nuit que le jour, fait si bien que dans deux fois 24 heures il îe dispose, et le rend prêt, assorti et en état de recevoir les malades. r .. , • ' f [ ' 1 » l J • • « f I V I ' * n ' i Pour y avoir des économes , des infirmiers , des cuisiniers, et au- \ bas-officiers, et sur-tout Je grand nombre de gens qu’il faut pour •î y O >*$